« Couper des arbres détruit-il la forêt ? » un faux tribunal a jugé !
Vendredi 2 octobre a débuté le festival des forêts en Ile de France. Pour lancer cet évènement, l’interprofession FIBOIS a eu l’idée originale d’organiser un faux procès pour juger « Couper des arbres détruit-il la forêt ? ». 10 jurés ont été tiré au sort pour écouter 4 parties prenantes de la filière forêt-bois et donner leurs verdicts.
A l’issu des temps d’écoute des témoins. Les jurés ont délibéré sous la présidence de Juliette Binoche. Le verdict a conclu pour 7 sur 10 que couper des arbres ne détruisait pas la forêt dans la mesure où celle-ci était gérée durablement. Les 3 autres membres du jury ayant répondu par la positive faisaient surtout référence à la déforestation des zones éloignées et notamment à la déforestation amazonienne.
Cette conclusion est encourageante pour le travail mené par les professionnels du secteur de la forêt et du bois et montre qu’il est essentiel de communiquer de manière pédagogique sur la forêt et l’ensemble de la filière.
Lire le compte-rendu complet « Retour sur le tribunal des générations futures »
RETOUR SUR LE TRIBUNAL DES GÉNÉRATIONS FUTURES
PUBLIÉ LE : 5 oct. 2020
Pour le lancement du Festival des Forêts d’Ile de France, vendredi 2 octobre, l’interprofession FIBOIS Ile de France a organisé un « faux » tribunal où le procès théâtralisé et animé par Usbek & Rica, a permis de répondre à la question « Couper des arbres détruit-il la forêt ? »
La séance a débuté en tirant au sort 10 jurés parmi les personnes du public inscrites, présentes dans la salle. La suite du déroulement a consisté à faire témoigner 4 personnes, acteurs préoccupés de près ou de loin par la filière forêt-bois :
• François Xavier Drouet : cinéaste documentaire réalisateur du documentaire « Le temps des forêts »
• Michel Beal : Directeur de l’agence Ile-de-France Ouest de l’Office National des Forêts
• Emmanuelle Cosse : ancienne Ministre du Logement et de l’habitat durables, Présidente de Coallia Habitat
• Valérie Cabanès : Juriste internationale, défenseuse des droits humains et de la nature
Cela a permis d’offrir des échanges intéressants, dans le respect et l’écoute de chaque témoin argumentant leur propos. En partant des inquiétudes soulevées par la société, les échanges ont débuté sur la mécanisation et l’exploitation intensive de la forêt, qui est en fait basée sur un mode de gestion tiré du modèle agricole, sur des plantations réalisées il y a de nombreuses années (plantations monocultures des années 50). Mais aujourd’hui cela donne des forêts où les arbres arrivent à maturité et doivent bien être récoltés. Le débat s’est aussi orienté sur la gestion durable des forêts dans son ensemble, en expliquant bien que la gestion forestière n’est pas uniquement faite de récolte en futaie régulière arrivée à maturité. Chaque forestier opère pour la préservation de la forêt, tout en s’assurant une récolte correcte qui valorise chaque arbre dans sa totalité, sans gaspillage de la ressource. L’intervention de l’homme est aussi un élément indispensable pour protéger nos forêts et les maintenir.
Le rôle de l’Etat a aussi été abordé, en effet d’après Emmanuelle Cosse – ancienne Ministre, il y a eu un réel manque de soutien aux scieurs et industriels français de la transformation du bois, contrairement à ce qui a été fait pour d’autres filières. D’autant plus que lorsque la société lance de vifs débats sur la récolte des bois selon un mode d’exploitation intensif, les pouvoirs publics laissent entendre que la filière bois est le coupable idéal.
Un deuxième aspect important a été rappelé : il s’agit de la temporalité du mode de consommation et de la gestion forestière. D’un côté un mode instantané, et de l’autre un mode sur un temps difficilement appréciable à l’échelle d’une personne. Cela pousse à faire prendre en considération que la ressource est bien préservée et bien valorisée selon notre propre mode de consommation, en ne gaspillant pas ce matériau noble qu’est le bois.
A l’issue de ce temps à l’écoute des témoins, la délibération des jurés, alors présidés par Juliette Binoche, a permis de conclure sur le verdict suivant : avec un décompte de 7/10, couper des arbres ne détruit pas la forêt, dans la mesure où cela est fait dans son respect et selon un mode de gestion durable. A savoir que les trois autres personnes du jury ayant voté que oui cela détruit les forêts, ont présenté comme argument principal la déforestation des zones éloignées, notamment la déforestation amazonienne, où notre mode de consommation en est la cause, d’autant plus qu’il y a un réel manque de prise de conscience des consommateurs.
Cette conclusion est une vraie preuve de soutien au travail mené par les professionnels du secteur de la forêt et du bois, pour continuer à œuvrer dans l’amour et le respect de nos forêts. Il faut continuer à communiquer, à faire de la pédagogie pour inciter les consommateurs à découvrir et à mieux connaître la forêt avec toute la filière qui en découle et ainsi favoriser l’utilisation des produits en bois de France.