L’énergie dans le bâtiment, une des clefs d’entrée pour diminuer les GES
Le respect des engagements pris dans la lutte contre le changement climatique, récemment réaffirmés dans la loi Énergie Climat, suppose que la France atteigne la neutralité carbone en 2050. L’un des principaux leviers est d’agir sur les émissions des bâtiments, du secteur résidentiel et secteur tertiaire. En effet, le secteur du bâtiment représente 44 % de l’énergie consommée en France, devant le secteur des transports (31,3%).
Chaque année, le secteur du bâtiment émet plus de 123 millions de tonnes de C02, ce qui en fait l’un des domaines clé dans la lutte contre le réchauffement climatique et la transition énergétique.
RE2020, la France souhaite se mettre en capacité de se passer définitivement des énergies fossiles et du gaz dans les bâtiments neufs
Comme le souligne Barbara Pompili, Ministre de la Transition écologique et solidaire : « En cohérence avec la stratégie nationale bas-carbone, nous ne pouvons pas continuer à construire les trois quarts de nos logements collectifs en les chauffant au gaz ».
L’une des mesures phares de la RE2020 que vient de détailler le ministère de la Transition écologique est en effet l’interdiction du chauffage au gaz dès 2021 dans les maisons individuelles neuves et à partir de 2024 dans les logements collectifs.
Comment va opérer le Gouvernement ? La principale nouveauté de la RE2020 est la prise en compte des émissions de gaz à effet de serre sur toute la durée de vie des bâtiments. En effet, la réglementation va fixer dès 2021 un seuil maximal d’émissions de gaz à effet de serre des consommations d’énergie qui sera de 4 kg CO2/m2/an pour le chauffage en maison individuelle. Un seuil qui « exclura de fait des systèmes utilisant exclusivement du gaz », précise le Gouvernement.
Pour les logements collectifs, la transition se fera progressivement entre 2021 et 2024. Le seuil « sera d’abord fixé à 14 kg CO2/an/m2. Ce seuil laissera encore la possibilité d’installer du chauffage au gaz à condition que les logements soient très performants énergétiquement. À partir de 2024, le seuil de tolérance sera limité à 6 kg CO2/m2/an, « ce qui exclura le chauffage au gaz ».
La partie construction sera aussi concernée par cette nouvelle RE, qui a été largement inspiré du bilan du label E+C- expérimenté depuis 2017.
La filière bois-énergie en ordre de marche
Cette solution est à la fois une bonne et soudaine nouvelle pour la filière du granulé de bois et celle des énergies renouvelables en général.
Le bois est la première énergie renouvelable de France. La filière du bois-énergie offre de nombreux atouts à faire valoir : une ressource renouvelable et locale, des solutions performantes qui préservent la qualité de l’air, de larges gammes de produits et, des installateurs qualifiés sur tout le territoire.
La France est un pays de forêt. On ne prélève chaque année que 50 % de l’accroissement naturel et les capacités de production des usines de granulé de bois sont en progression (voir article dernière Newsletter). La filière bois est un cercle vertueux dans son ensemble. Construire en bois permet de stocker du CO2 dans le bâtiment. L’élaboration des bois de structure dans les scieries donne naissance à des résidus de sciages, ou connexes, qui sont ensuite réutilisés pour fabriquer des granulés de bois destinés au chauffage. Ce modèle encourage l’économie circulaire et locale et répond aux enjeux climatiques, tout en offrant à chacun la possibilité de se chauffer économiquement.
Éviter la mauvaise solution unique du « tout élec »
Une des inquiétudes de la filière est que l’électricité soit fortement favorisée par ce scénario. Aujourd’hui, si on observe la répartition des consommations dans le secteur tertiaire, l’électricité représente 51 % des consommations totales, avec une croissance de 76% depuis 1990. La consommation de gaz a augmenté de 48% tandis que celle du fioul a baissé de 44%. La hausse de la consommation d’électricité résulte d’un fort développement des usages spécifiques de l’électricité : éclairage, alimentation des équipements électriques et électroniques, climatisation.
Source : CEREN, 2018 – Traitement : SDES, 2018
Pourquoi « le tout élec » serait-il une mauvaise solution ? Le report sur l’électricité aggraverait le pic d’appel de puissance électrique en hiver.
La solution réside dans, premièrement, la sobriété énergétique et, deuxièmement, dans un mix énergétique des énergies réellement renouvelables. Les solutions techniques comme le granulé de bois existent !
Dossier de presse RE2020 :
https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/DP_RE2020.pdf
https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/SNBC-2%20synthe%CC%80se%20VF.pdf