Vous n’avez pas pu être présent lors de la 3ème édition de la journée bois énergie. Propellet en tant que co-organisateur de cet évènement vous présente une synthèse (source : CIBE).
Cette troisième Journée Bois-Énergie – parrainée par le Ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté Alimentaire et le Ministère de la Transition Energétique, organisée par le CIBE, AMORCE, la FEDENE, la FNCCR, Propellet France, le SER et le Syndicat Français des Chaudiéristes Biomasse, en partenariat avec ATEE, CNPF, EFF, FCBA, FIBOIS France, FNB, FNCOFOR, FNEDT, FRANSYLVA et ONF énergie, avec le soutien de l’ADEME, la Caisse des Dépôts, France Bois Forêt, ainsi que Via Sèva – s’est tenue le 6 juin 2023 à Paris et en live streaming et a rassemblé plus de 250 participants.
Elle abordait les questions touchant à la gestion durable des forêts, à la qualité de l’air, à la transition énergétique et à la décarbonation à travers les interventions de spécialistes du changement climatique, de la gestion des forêts et de l’énergie, et les nombreux retours d’expériences d’industries et de territoires.
Le thème de cette journée : « Il est urgent de décarboner la chaleur »
L’importance de la chaleur renouvelable pour une décarbonation réussie
La chaleur représente près de la moitié des besoins énergétiques de la France et sa production dépend encore pour 60% des énergies fossiles. Pour que la France puisse se passer des énergies fossiles à horizon 2050, il est urgent de décarboner la chaleur et de fixer des objectifs qui permettraient d’atteindre 50 % de la chaleur consommée issue des énergies renouvelables dès 2030.
Le bois énergie, première énergie renouvelable en représente 65%1. Les ménages, les entreprises et les collectivités sont toujours plus nombreux à utiliser le bois-énergie : (source panorama chaleur renouvelable 2022). Près du quart des ménages français, occupant 7,2 millions de logements, utilisent déjà un équipement de chauffage au bois (bûches ou granulés). Soit en tant que chauffage principal du logement, soit en appoint ou en complément d’un autre mode de chauffage fonctionnant à l’électricité, au gaz, au fioul, ou à partir d’une autre source d’énergie renouvelable (solaire thermique, pompe à chaleur…). Dans l’habitat individuel, le nombre de ménages se chauffant au bois (bûches, granulés) va continuer d’augmenter, pour des raisons de confort, de pouvoir d’achat, et liées au caractère renouvelable du bois.
Dans les secteurs collectif, industriel et tertiaire, 7 145 chaufferies réparties sur l’ensemble du territoire satisfont les besoins en chaleur du résidentiel collectif et des bâtiments du secteur tertiaire. Ceci à partir de ressources locales, directement sur le site des industries ou via un réseau. Le bois-énergie représente près du quart des énergies distribuées par les réseaux de chaleur, qui permettent de garantir dans la durée une facture énergétique maitrisée à leurs usagers. En 10 ans, le nombre de chaufferies bois-énergie a doublé et la puissance installée a été multipliée par 2,5. Entre 2009 et 2021, le Fonds Chaleur de l’ADEME a financé près de 1 800 chaufferies biomasse. Nombre qui va continuer de croître dans les secteurs collectif, industriel et tertiaire, afin d’alimenter des réseaux de chaleur vertueux plus étendus et plus nombreux, mais aussi pour répondre à la forte demande de décarbonation des territoires et des industries. Les chaufferies permettent également d’assurer un développement durable de la filière forêt-bois par des contrats à long terme avec les fournisseurs, de garantir une robustesse des équipements avec un haut rendement énergétique.
Grâce à l’usage du bois-énergie (domestique et collectif), ce sont en moyenne 21 millions de tonnes d’émissions de CO2 évitées chaque année en substitution aux énergies fossiles importées soit l’équivalent des émissions annuelles de Paris (22,7 Mt eq CO2 en 2018).
Décarboner l’industrie, un enjeu environnemental et économique
Grégory Bertrand, Cristal Union : « Il y a 12 ans quand je suis rentré dans le groupe, la biomasse représentait 1 000 tonnes et aujourd’hui quasiment 200 000 tonnes. Je pense qu’à l’horizon 2030, on avoisinera vraisemblablement les 300 000 tonnes dans le cadre d’un projet d’usine totalement décarbonée et autonome. La biomasse est un gros atout puisqu’aujourd’hui elle a un facteur d’émission de 0, ce qui permet de décarboner de façon assez massive. Au-delà de notre sensibilité environnementale, le carbone est également une charge financière très importante pour nous. Le coût de nos quotas carbone représente environ 18 millions d’euros par an ». Grégoire Juillot, Scieries réunies du Chalonnais – SRC : « La première installation biomasse sur le site a été réalisée en 1983. Nous allons renouveler nos deux installations biomasse existantes – en les remplaçant par une installation plus puissante et surtout plus performante – qui vont nous permettre notamment de consommer nos écorces qui ne sont pas toujours très bien valorisées à l’heure actuelle. En 2026 nous serons totalement décarbonés sur l’énergie que nous utilisons ».
1 Source : panorama chaleur renouvelable 2022